Les rosiers ont des épines
Tout est-il rose au pays de l'or bleu ?
Il serait mensonger d'affirmer qu'aucun nuage ne vient ternir le ciel bleu de la commune d'Etalle.
Si elle recèle effectivement une "magie puissante et enchanteresse", tout n'est pas parfait et il y a certainement des choses à améliorer.
Alors, pour être honnête, présentons-les aussi, ne fût-ce que, justement, pour mettre en évidence la nécessité de les améliorer.
Prenons note des points à améliorer
La propreté des villages
Déchets de plastique, gravats, sacs de matériaux, tas de bois en désordre, abords des "grands feux" servant de décharge d'ordures, quand ce n'est pas une mobylette rouillée ou une vieille lessiveuse...
La commune n'est pas à l'abri de ces dépôts "sauvages" ou simplement "oubliés" sur le terrain après usage.
Nous avons l'avantage de disposer de vastes espaces le long des rues : usoirs et autres abords verdoyants.
Nous avons souvent tendance à les encombrer par divers objets.
Ce n'est peut-être pas l'image de marque qu'attend le promeneur ou le visiteur...
Le patrimoine en péril
Certains éléments du patrimoine stabulois sont en train de se déteriorer par manque d'entretien :
ancien château ou presbytère, muret de pierres, bâtiment typique, arbre remarquable... et même parfois du patrimoine classé.
Le but n'est certainement pas d'en faire des pièces de musée en les environnant de vitrines figées : leur simple aspect naturel est bien plus parlant et plus vivant.
Mais, pour certains, il faut certainement tirer la sonnette d'alarme avant qu'il ne soit trop tard...
Les entrées de villages
Quand il croise le panneau annonçant une agglomération, le visiteur curieux aimerait certainement se rendre compte, dès l'entrée, de l'intérêt paysager de la localité.
Alors, pour ne pas qu'il rebrousse chemin, peut-être conviendrait-il de l'encourager à la visiter en soignant les accès principaux.
Certes, un poste de transformation électrique ou une station d'épuration sont des "maux nécessaires" et bien utiles d'ailleurs...
Mais un peu de végétation suffirait à les camoufler, au moins partiellement.
A cet égard, le bardage en bois des salles de sport de Fratin ou de Chantemelle participe certainement à mieux les intégrer au paysage.
Les grands axes
Etalle est un noeud important de circulation, au croisement de la route Arlon-Florenville (N83) et de la route Habay-Virton (N87).
Ce sont deux routes fort fréquentées, ce qui a d'ailleurs motivé la mise en oeuvre des voies de contournement, afin de désengorger le centre d'Etalle.
Cependant, ces deux axes quasi perpendiculaires divisent le territoire de la commune en 4 quartiers.
Le piéton ou le cycliste qui veut se rendre de Fratin à Buzenol, de Villers-sur-Semois au centre de Sainte-Marie, de Mortinsart à Vance ou de Vance à Sivry doit obligatoirement traverser l'un de ces grands axes.
Aussi, le présent site, qui prône la mobilité douce, ne doit pas éclipser cette difficulté : la traversée de ces voies de circulation est fort dangereuse.
Lorsqu'un chemin de promenade ou de liaison doit franchir l'une de ces nationales, il conviendrait donc d'en assurer la sécurité (passage pour piétons, indications de ralentissement, voire passerelle ou passage souterrain).
Les anciennes voies ferrées
L'ancienne ligne de chemin de fer L155 qui reliait Marbehan à Virton a été partiellement convertie en RAVeL à partir de la scierie de Huombois/Croix-Rouge jusqu'à Virton.
Mais le tronçon entre Marbehan et Croix-Rouge, bien qu'encore ferré, reste inutilisé.
Seule la portion qui desservait l'usine Valvert est encore entretenue par Infrabel, mais celle qui desservait la scierie est tout à fait désaffectée et envahie par la végétation.
Une réaffectation pourrait éventuellement être envisagée, soit à nouveau à des fins économiques à l'usage de la scierie ou de l'usine d'embouteillage,
soit pour un RAVeL.
Cette dernière solution ouvrirait beaucoup de possibilités pour étendre le réseau de mobilité douce dans la commune d'Etalle.
Les canettes au bord des routes
Les villages d'Etalle n'échappent pas à cette calamité : un grand nombre de canettes et autres bouteilles en verre ou en plastique sont régulièrement jetées au bord des routes et polluent notre environnement.
A part la collecte annuelle de ces déchets sauvages par des bénévoles, il n'y a malheureusement pas beaucoup de solutions.
Une initiative est actuellement testée pour consigner les canettes.
Ainsi, 100 canettes ramassées dans la nature donnent droit à un bon d’achat de 5€ à faire valoir dans les commerces locaux des communes partenaires et Etalle fait partie de celles-ci.
Malheureusement, cela n'empêche pas l'incivisme de ceux qui se débarrassent de leur canette vide sur le bord de la route.
En dépit de toutes les campagnes de sensibilisation, ce genre de geste incompréhensible reste trop fréquent.
Le bon usage des usoirs
L'usoir, typique de la région gaumaise, est un espace public, mais qui, pratiquement, est entretenu par le riverain dont la propriété est accolée à l'usoir.
Mais certains propriétaires d'immeubles ne comprennent pas cette pratique, qui pourtant leur permet, en contre-partie, de bénéficier d'un droit d'usage prioritaire sur l'usoir contigu à leur parcelle.
A l'inverse, d'autres privatisent l'usoir devant leur habitation. Certes, lorsqu'un riverain demande un aménagement individuel de l'usoir, comme une allée de garage, la commune en général l'autorise.
Mais il s'agit en tout cas de conserver le caractère ouvert de l'usoir et d'éviter de privatiser cet espace public par une haie, une barrière ou un grillage.
Les églises fermées
Certaines églises, comme celle de Villers-sur-Semois, sont classées.
Ceci impose cependant un certain nombre de contraintes, notamment de sécurité pour prévenir la dégradation, le vandalisme et le vol, qui font que l'église devient moins accessible au grand public en dehors des heures d’offices.
Il est dommage que les églises ne soient pas ouvertes à tous, non seulement comme lieux de méditation et de recueillement, mais aussi pour découvrir et admirer le patrimoine qu'elles renferment.
Afin d’assurer le bon déroulement de cette opération d’ouverture au public, il serait certainement possible de mettre en oeuvre certaines mesures de sécurité, comme recenser les objets d’art et les sécuriser (les fixer, les munir d’une alarme), fermer les accès inutiles, sensibiliser les habitants à la protection de leur église, fermer la sacristie et fermer l’église la nuit.
Ceci pourrait contribuer à remettre en valeur les anciens mobiliers, peintures, statues ou objets liturgiques aujourd’hui protégés dans des endroits inaccessibles.
Le foisonnement des grands immeubles à appartements
Même s’ils ne représentent qu’une faible part du parc de logements (1% des bâtiments) les immeubles à appartements sont une réalité nouvelle en pleine croissance à Étalle.
L’intensité de la croissance démographique locale est évidemment fonction de la disponibilité immobilière et foncière et il faut certainement offir à ces nouveaux habitants de quoi se loger.
Mais faut-il pour cela favoriser de grands immeubles aux appartements multiples ?
Chacun est libre d'avoir son propre avis sur la question, mais il ne faudrait pas en tout cas limiter l'habitat à un "dortoir" où les gens ne s'intégrent pas à la population locale.
L'enquête préliminaire à l'établissement du PCDR indiquait en tout cas une crainte de la population concernant la forte présence de frontaliers sur la commune, ce qui avait comme conséquence d'augmenter le prix des terrains à bâtir et de nuire à la convivialité des villages.
Un urbanisme un peu plus sensible au caractère rural de la gaume pourrait tempérer le développement excessif d’appartements et de quartiers résidentiels à l’architecture moderne.